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Jérôme Savary: Hommage des Clowns sans frontières

Antonin Maurel, fondateur de Clowns sans frontières (France):

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Hommage à Jérôme Savary... Merci pour son soutien

En apportant immédiatement son soutien au petit groupe d’artistes à l’origine de Clowns Sans Frontières, Jérome Savary, notre premier parrain, a fait confiance à notre travail et encouragé notre engagement : offrir des moments de joie et de rire aux enfants victimes de la guerre ou de la misère dans le monde.

Sans le MAGIC CIRCUS Clowns Sans Frontières n’aurait sans doute pas existé.

Je me souviens tout petit avoir vu et vécu des moment forts de solidarité avec le « MAGIC CIRCUS et ses animaux tristes », qui donnait ses spectacles gratuits dans la rue, en faveur des immigrés par exemple, dans des endroits où personne ne venait jamais jouer, pour un public qui souvent n’avait d’autre choix que de regarder « Au théâtre ce soir » sur l’unique chaine de télévision de l’époque ou de se rendre au théâtre pour y voir des œuvres, intellectuelles certes, mais souvent reçues comme prétentieuses et ennuyeuses par un public qui n’y était pas sensibilisé.

Le MAGIC CIRCUS offrait aux enfants des ateliers, on y apprenait à se maquiller, à jouer de la musique ensemble et toujours en faisant la fête.

L’insolence de sa dérision a influencé un grand nombre de nos compagnies de théâtre et de spectacles de rue actuels, même parmi ceux qui n’avaient jamais vu le Magic Circus mais dont la réputation et l’esprit leur avaient été transmis par les aînés (ceux qui n’ont pas encore un pied dans la tombe et qui ne souffrent pas encore de l’Alzeimer comme disait un humoriste bien connu dans son hommage à Jérome Savary).

En faisant l’éloge de son humanisme je n’oublie pas la grande gueule de Jérome, qui l’a confronté souvent aux luttes des intermittents du spectacle. En voulant l’obliger à faire grève pour la cause ces mouvements se trompaient de cible. Ils s’affrontaient à un homme qui donnait du boulot parfois à plus de mille artistes et techniciens dans la même année alors qu’il aurait mieux valu envahir les studios de radio ou télé où la plupart des intermittents qui y travaillent sont engagés à l’année et sont donc, par définition, de faux intermittents.

Je me permets cette parenthèse politique parce que justement Jérome aimait à dire qu’il faisait, non pas un théâtre politique en prêchant des convaincus dans les salles de spectacle, mais qu’il faisait politiquement du théâtre où il responsabilisait les artistes et les techniciens au service du spectacle et du public et non au sien.

Mon cher Jérôme nous sommes maintenant tous des animaux tristes mais reconnaissants pour ton infaillible et constant soutien à Clowns Sans Frontières depuis sa création.
Nous embrassons fort tes enfants Robinson, Nina, Manon et Béatrice.

Tag(s) : #personnalites, #dc
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